Fort heureusement, tout cela ne se passe qu’au Japon

Pour comprendre un peu mieux le contexte dans lequel se déroule la catastrophe de Fukushima, il faut aller en bas de la page  4 du Monde du 22 mars 2011. D’après des documents WikiLeaks, des diplomates américains avaient signalé dès 2006 à leur gouvernement les failles de sécurité de la filière nucléaire nippone, et particulièrement de TEPCO. Et comme ils avaient davantage enquêté que Pujadas, ces diplomates américains pointaient même une raison de ces défaillances de sécurité : « la libéralisation du marché de l’énergie ». Ils écrivaient « Nous avons vu trop de cas de compétitions axées sur la réduction des coûts et l’accroissement de la productivité, au détriment de la sécurité. » D’où les multiples carences de TEPCO, visites de sécurité bâclées, rapports falsifiés, que souligne un autre article de la même page. Fort heureusement, le séisme brouille les cartes et cache les supercheries.

Rien de tel évidemment ne pourrait arriver en Europe, continent où les mesures de sécurité sont prises et bien prises, et où les inspecteurs inspectent. Ah oui ? Pourtant, si nous relevons le regard vers le papier d’ouverture de cette même page  4 du Monde titré « Cacophonie européenne sur la sûreté nucléaire », l’article détaille les laborieuses négociations entre ministres de l’Industrie à Bruxelles, à propos de la manière dont on va tenter, si possible, si ça ne dérange pas trop, d’éviter des Fukushima européens. « Le flou subsiste quant aux procédures qui seront retenues, écrit Jean-Pierre Stroobants, correspondant du Monde à Bruxelles. La Commission européenne parle de la nécessité de choisir des experts indépendants, quand des États, dont la France, évoquent plutôt le rôle des autorités nationales de surveillance. » Autrement dit, si je traduis bien : pas question que des indépendants, a fortiori étrangers, viennent mettre leur nez dans nos câbles électriques usés et nos groupes électrogènes rouillés. 

Laissez-nous gérer seuls, entre experts sous contrôle, la rouille de Fessenheim, par exemple (au hasard).


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