On dit merci la DGCCRF !

Profitez-en, c’est les soldes ! Sanofiiiiii brade ses chevaux de laboratoire à des trafiquants de barbaque – avec la complicité de vétérinaires – qui la revendent sur nos étals au prix fort (achetés 10 €, revendus 300 € aux abattoirs !).

À peine un an après le scandale de la viande de cheval où des petits malins transformaient de la viande de canasson en lasagnes 100 % pur bœuf, voici donc que nous apprenons avant de festoyer pour Noël que les laboratoires Sanofi ont passé des contrats pour refourguer leurs Jolly Jumper servant à la fabrication de vaccins. Bien qu’ils clament que cette pauvre viande n’est pas impropre à la consommation (les laboratoires n’ont rien injecté aux chevaux, ils n’ont fait que leur pomper le sang), ça fait tache. Assez pour que le labo se constitue partie civile. En termes d’image, on a tout de même fait mieux. Imaginez que L’Oréal revende ses lapins de labo (même sans qu’aucune injection ne leur ait été administrée) pour composer nos civets et nos gibelottes, nous risquerions, nous aussi, de prendre la mouche.

On apprend que le vaste coup de filet mobilisant gendarmerie et autres techniciens spécialisés de la Brigade nationale des enquêtes vétérinaires et phytosanitaires (BNEVP) est le résultat d’une longue et minutieuse enquête. Mais… quid de la police de la consommation, celle-là même qui a la charge d’assurer la protection du consommateur, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) ? En contactant son service de presse, on apprend qu’elle n’a tenu aucun rôle dans la levée de ce lièvre. Pas un de ses agents n’a subodoré un fumet suspect dans cette vaste affaire de trafic de viande. Tout comme elle n’a joué aucun rôle dans l’affaire de la viande de cheval métamorphosée en viande de bœuf. À l’époque (qui n’a guère changé), la DGCCRF bottait en touche en plaidant le manque d’effectif. Elle déplorait perdre 100 agents par an, elle se lamentait que, dans quarante départements, ses effectifs ne dépassaient pas dix personnes et que son administration – désossée en plusieurs services – avait reçu de nouvelles missions qui rendaient chèvre ses agents. Pendant ce temps, les produits agroalimentaires étaient certifiés conformes sans autre contrôle que celui de l’entreprise qui les fabrique.

Mais si la DGCCRF manque de bras pour contrôler l’alimentaire, pour les compléments alimentaires, là, elle se révèle redoutable. Et même avec un effectif réduit à sa portion congrue, elle abat des montagnes pour vérifier, par exemple, que les 85 références de la société Guayapi sont bien conformes. Tous les six mois, elle reçoit la visite d’un ou deux agents de la DGCCRF. Mais nous pouvons également citer les laboratoires Bimont, Salvia Nutrition, D. Plantes… En réalité, nous serions tentés de citer tous les laboratoires de compléments alimentaires et produits phytothérapeutiques qui se voient visiter jusqu’à une fois par trimestre. Un zèle qui éprouve les professionnels mais qui prouve aux consommateurs la qualité exemplaire des produits qu’ils achètent. Merci qui ?


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