Faut-il avoir peur de l’hormonothérapie ?

La publication d’une étude américaine, suivie d’autres parutions, sur le traitement substitutif pour la ménopause et mettant en évidence les risques associés de cancer du sein a lancé le débat. À tel point que les prescriptions de ce type de traitement ont sérieusement baissé ces trois dernières années. Mais d’autres hormonothérapies continuent d’être prescrites à l’aveugle, aussi bien dans les traitements anticancéreux, la prévention de ce type de maladie et dans les disciplines anti-âge. Pourtant, là aussi, les effets secondaires sont mal connus. Plus que jamais, il convient de se poser vraiment la question du bénéfice réel que l’on peut attendre de ce type de traitement par rapport aux risques qu’il nous fait courir


La publication, il y a deux ans, d’une étude américaine portant sur le traitement hormonal substitutif, alors fréquemment utilisé au cours de la période qui entoure la ménopause, a suscité une profonde inquiétude. Ainsi, prendre des hormones pouvait être dangereux. Faisons le point sur les principaux traitements utilisés actuellement.
 

Les traitements substitutifs de la ménopause

La publication de cette étude portant sur le traitement hormonal substitutif (THM, ou THS selon l’ancienne appellation), n’a pas suffi pour que l’on adopte une position claire en France par rapport à ce type de traitement. Les débats continuent alors que de nouvelles études montrent les dangers de ce traitement. L’année dernière, une publication du Bulletin du cancer permettait de faire le lien entre la baisse de l’incidence du cancer du sein et la baisse de la prescription du THS. Quelques mois plus tard, une nouvelle étude montrait que le risque accru de cancer du sein continuait même après l’arrêt du traitement et ce pour une période de cinq ans. Pour autant, d’après les recommandations officielles, le THM reste indiqué chez la femme ménopausée présentant des troubles fonctionnels liés à la ménopause tout en conseillant qu’une pause thérapeutique soit si possible proposée aux patientes.

Les défenseurs du traitement arguent du fait que la nature des œstroprogestatifs prescrits est différente de ceux proposés outre-Atlantique. Ils ne sont pourtant pas dénués de dangers potentiels dont voici les principaux.
Les œstrogènes équins conjugués (OEC) sont composés entre 75 et 80 % d’œstrone, entre 5 et 19 % d’œstradiol et de trois autres œstrogènes typiquement équins dont l’équiline (entre 6 et 15 %). Cette composition est très différente de l’équilibre féminin qui comprend 90 % d’œstriol, 7 % d’œstradiol et 7 % d’œstrone.

Ces OEC entraînent des effets œstrogéniques bien plus puissants et plus prolongés que ceux générés par les œstrogènes humains. Ils font donc courir de toute évidence un risque iatrogène immédiat et, à plus ou moins long terme : maux de tête, nausées, crampes, lithiases, métrorragies, thrombose, cancers du sein et de l’endomètre.

Les œstrogènes de synthèse (éthinyl-œstradiol) ont des effets secondaires nombreux dont certains redoutables (cancers de l’endomètre).
Les progestatifs de synthèse ne sont pas plus recommandables
: mastodynies, prise pondérale parfois importante, dépression, baisse de la libido… et peu d’efficacité contre l’ostéoporose par rapport à la progestérone naturelle.

Aujourd’hui, il est convenu de ne plus utiliser que de l’œstradiol par voie transcutanée et de la progestérone micronisée (traitement dit « THM à la française » ou « THM aux hormones bio-identiques »), et jamais au-delà de 65 ans.

De toute façon, la prise d’œstrogène peut non seulement accentuer l’impact de certains facteurs de risque cardiovasculaires préexistants (accidents vasculaires cérébraux, notamment), mais aussi initier un fond inflammatoire chronique.
Enfin, selon une toute récente étude, le THM chez les femmes de plus de 65 ans accélérerait la perte du tissu cérébral chez celles d’entre elles qui présentent un déficit des performances cognitives avant même l’installation du traitement. Il en résulte une aggravation des difficultés de réflexion, de planification et de mémorisation.

En tout cas, afin de réduire le risque de survenue d’un diabète ou de complications cardiovasculaires, il serait bon que tout THM, même aux hormones bio-identiques soit complété par la prise régulière de vitamine B6 (sous forme de pyridoxamine) et d’oméga 3 à longue chaîne (DHA, EPA).

 

Comment échapper aux traitements de synthèse

Les solutions alternatives à l’hormonothérapie ne sont pas nombreuses. Elles méritent d’être explorées car le recours à des hormones n’est jamais anodin. Voici quelques pistes permettant de pallier la défaillance de notre système hormonal.

Choisir une autre voie que l’hormonothérapie est plus ou moins possible selon l’origine de la recommandation. Ainsi, les personnes transsexuelles doivent prendre les hormones bio-identiques pour acquérir les caractères sexuels du sexe opposé. Dans les traitements cancéreux, les enjeux sont tels que l’hormonothérapie devient un passage obligé. Mais en ce qui concerne les problèmes hormonaux liés à l’âge, avec notamment le passage pour les femmes de la ménopause et pour les hommes de l’andropause, il y a d’autres solutions beaucoup moins invasives.


La phytothérapie

De nombreuses plantes sont utilisées depuis très longtemps mais il est vrai que leurs protocoles opératoires manquent encore de rigueur. Par ailleurs, certaines de leurs vertus sont aujourd’hui remises en cause, notamment dans le traitement des symptômes de la ménopause.


- Phytothérapie et ménopause

Pour celles qui ne souhaitaient pas absorber d’hormones de synthèse pour contrecarrer les symptômes gênant de la ménopause, la solution a été pendant quelques années de faire appel aux œstrogènes présents naturellement dans les plantes. Le soja semblait le plus adapté. Sa richesse en phyto-œstrogènes le mettait en première ligne et on lui attribuait même le fait de protéger de la survenue de cancer hormonodépendant. Le raisonnement était basé sur le fait que ces substances se fixent plus facilement sur les récepteurs aux œstrogènes que les hormones secrétées par la femme elle-même : ainsi, elles diminuent l’influence négative des œstrogènes sur les organes sensibles.

Mais deux essais de complémentation alimentaire par phyto-œstrogènes chez des personnes porteuses de cancer du sein freinèrent une première fois l’engouement pour le soja : plutôt que de protéger contre une récidive, les expériences montrèrent qu’elle la précipitait. Malgré le faible nombre de cas, il a été immédiatement convenu par la communauté médicale de ne plus jamais recommander le soja chez une femme porteuse de cancer hormonodépendant.

Plus récemment, une augmentation du risque de cancer du corps de l’utérus a été observée chez les femmes qui prenaient depuis au moins cinq ans des spécialités à base de soja pour des troubles de la ménopause.

Aujourd’hui, la responsabilité des phyto-oestrogènes semble pleinement établie. Aussi, toute alternative en phytothérapie est-elle à éviter pour les femmes à risques, c’est-à-dire celle ayant déjà eu personnellement ou dans leur famille proche un cancer hormonodépendant. Les phyto-œstrogènes présenteraient moins de risques pour les autres profils. D’autre part, selon une étude récemment parue dans le British Medical Journal, l’efficacité des différents extraits végétaux utilisés au cours de la ménopause (angélique chinoise, cimicifuga, gattilier, ginseng, houblon, huile d’onagre, igname sauvage, sauge, trèfle rouge) ne serait pas plus élevée que celle d’un placebo !

  • Toutefois, il reste quelques alternatives. La bêta-alanine (Abufène), un acide aminé, montre une efficacité variable d’une femme à l’autre sur les bouffées de chaleur. Par contre, elle peut être utilisée sur le long terme. Posologie : 1 à 2 cp /j jusqu’à disparition des symptômes.
     
  • Pour ce qui est de l’anxiété, voire de la tendance à la dépression, les complexes StressNut et D Stress (3 à 4 /j) ou Griffonia (3 à 6 gélules /j, toujours associée à de la vitamine B6) permettent une régulation de l’humeur.
  • Enfin, en prévention de l’ostéoporose : OstéoNut (1 gélule /j).

 

- Phytothérapie et andropause


De nombreuses plantes sont connues pour avoir une action stimulante quand on est confronté au déficit androgénique lié à l’âge (DALA), ou andropause. Celles-ci augmentent la fonction sexuelle en favorisant la fabrication de testostérone par l’organisme.

  • L’Avena sativa (avoine) : l’avénine qu’elle contient serait capable d’augmenter la qualité et la durée de l’érection. Posologie : 3 gélules (à 300 mg) /j.
  • Le Tribulus terrestris (croix-de-Malte) qui remonterait les taux de testostérone et de LH. Posologie : 2 à 3 gélules (à 500 mg) /j. 
  • L’Urtica dioica (ortie) qui permet à la testostérone de se libérer de sa liaison avec la SHBG et de retrouver ainsi son efficacité.
  • Le Panax ginseng (ginseng rouge de Corée) reconnu pour sa capacité de produire une meilleure rigidité pénienne, probablement en rapport avec sa capacité d’induire une élévation du taux de NO au niveau de l’endothélium du corps caverneux. La supplémentation recommandée est de l’ordre de 1 700 mg /j (2 gélules, 3 fois /j), pendant un minimum de 8 semaines.
  • Le Lepidium peruvianum (maca) qui, outre ses vertus tonifiantes et énergisantes, est auréolé de l’aura d’aphrodisiaque. La posologie recommandée afin de retrouver ou d’augmenter le désir sexuel est de 1,5 à 3 g /j pendant un minimum de 3 mois. Posologie de 3 à 6 gélules (à 400 mg) /j.
  • Le Withania somnifera (ashwaganda) dont la racine est utilisée en médecine traditionnelle chinoise afin de régler les problèmes de fatigue sexuelle. Cependant, des doses élevées (3 g /kg /j) ont un effet contraire. Posologie de l’ashwaganda : 1 comprimé (à 750 mg) /j.
     

Certaines substances sont extraites de plantes afin d’en augmenter les effets :

  • La chrysine, flavonoïde présent dans la propolis d’abeille. Malheureusement, elle est difficilement absorbable, d’où la nécessité de l’associer notamment à de la pipérine du poivre. Une cure d’un mois permettrait d’abaisser le taux d’œstrogènes et d’élever celui de testostérone de façon significative. Posologie : 2 capsules de chrysine (à 500 mg) le matin ou le soir, associé à la prise d’une gélule de Biopérine (à 10 mg).
  • L’indole-3-carbinol et le di-indolylméthane (DIM), substances naturellement présentes dans certaines plantes, telles que les crucifères, qui auraient le pouvoir de restaurer la fonction androgénique. Posologie pour le DIM : 3 à 4 gélules (à 100 mg) /j.
  • Une spécialité regroupe plusieurs de ces principes actifs : Natural Testosterone Formula (Tribulus terrestris, chrysine, Urtica dioica, DIM) : 2 gélules, 3 fois /j.

 

Compléter son alimentation

Plusieurs compléments alimentaires vous aideront à soutenir votre système hormonal.

  • Les oméga 3, notamment à longue chaîne (DHA et EPA), tant en prévention cardiovasculaire (infarctus du myocarde) que psychologique. OGA3 concentré (2 capsules, 2 à 3 fois /j pendant deux mois, puis adapter la dose).
  • L’aragonite, substance présente dans la nacre de certains coquillages (Pinctada maxima notamment) qui facilite l’ostéogenèse, réduit la résorption osseuse et possède en outre une action anti-inflammatoire et antalgique notoire : bio-aragonite (1 à 2 instillations nasales, 2 fois /j), Ostéotabs (2 comprimés, 2 fois /j) pendant un minimum de 4 mois.
  • La L-arginine, acide aminé est un puissant vasodilatateur. Une supplémentation de l’ordre de 5 g /j serait nécessaire pendant 6 semaines afin d’observer des résultats tangibles. L’association au ginkgo potentialiserait ses effets. Posologie : AKG (arginine alpha-kétoglutarate), 3 à 6 comprimés /j. Attention, contre-indiqué en cas d’herpès.



La nutrithérapie

Conjointement à cette complémentation, il est essentiel d’apporter une protection antioxydante la plus efficace possible.
En effet, l’augmentation de la production d’énergie par les cellules augmente aussi la production radicalaire. Actuellement, les mieux adaptées semblent être celles qui associent carnitine, acide alpha-lipoïque et coenzyme Q10. Par exemple : acétyl L-carnitine, 2 à 6 gélules (à 500 mg) par jour ; alpha-lipoic acid, 250 mg : 3 à 6 gélules /j ; coenzyme Q10 : 100 mg /j.


L’homéopathie, l’acupuncture, la réflexologie

Elles parviennent également à soulager nombre de symptômes liés au déclin hormonal. Dans certains cas, elles réussissent même à réguler la sécrétion hormonale.

 

L’hygiène de vie

L’hormonothérapie telle qu’elle est pratiquée actuellement – la médecine anti-âge exceptée – ne prend pas en compte les autres facteurs capables d’accélérer le vieillissement physiologique. Il s’agit du stress psychologique, du stress oxydatif en lien avec un toxique environnemental, une mauvaise alimentation.
Certaines habitudes, permettent de réduire la production de cortisol et de relancer la sécrétion de nombreuses hormones. Il est conseillé :

  • de s’exposer régulièrement à la lumière solaire (3 quarts d’heure par jour) ;
  • d’adopter une alimentation proche du régime paléolithique ou du régime méditerranéen ;
  • d’apprendre à gérer au mieux le stress quotidien ;
  • dormir un minimum de 7 heures par nuit d’un sommeil de qualité.

 

Adresses utiles

  • Association française d’Anti-Aging

Site : fsaam.com

 

Livres

 

Compléments alimentaires

D. Plantes

BP 158
26204 Montélimar cedex
Tél. : 04 75 53 80 09
Mél. : commandedplantes@orange.fr
Site : www.dplantes.com
Avantage abonnés : une boîte gratuite pour deux achetées du même produit (sauf pour PS-Nut et DHA2).

Smart City
BP 3015
L1030 Luxembourg
Luxembourg
Site : super-smart.eu

 

Laboratoire Sofibio
BP 65
06240 Beausoleil
Tél. : 0 800 945 845
Site : sofibio.com
Avantage abonnés : 10 %

  • Avena sativa Santaflor

(en magasins diététiques)


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