Retrouver l’équilibre alimentaire avec l’Ayurveda

On l’imagine complexe et loin de nous… Pourtant, l’alimentation ayurvédique peut facilement être adoptée sous nos latitudes. Ses principes de base nous ouvrent des pistes pour être à l’écoute de nos vrais besoins et changer de mauvaises habitudes.

Médecine reconnue par l’OMS, l’Ayurveda place l’alimentation au cœur de la prévention des maladies. Pour rester en bonne santé physique, mentale et spirituelle, l’individu se nourrit en tenant compte de sa constitution de base (dosha) pour laquelle on distingue trois types : Vata (air), Pitta (feu) ou Kapha (eau). Selon l’Ayurveda, les saveurs de la nourriture ont des effets spécifiques sur chacun des doshas et permettent à l’organisme de se rééquilibrer, puisque lui-même est dominé par l’un de ces trois types. Cette approche n’a bien sûr rien à voir avec la cuisine indienne qui utilise beaucoup de graisses, d’aliments macérés, de laitages. 

En partant de cette recherche d’équilibre, les principes ayurvédiques gagnent à être connus et peuvent être adaptés à notre cuisine familiale. Comme nous, les aliments ont leurs propres doshas, qui représentent aussi les principaux éléments créateurs de vie (l’air, le feu et l’eau). Certains sont échauffants (gingembre, sarrasin, ail, oignons, potimarron, chou…), d’autres sont refroidissants (orange, betterave, concombre, laitue, patate douce, haricots, pois cassés, hibiscus…). L’Ayurveda les classe aussi selon leur goût : doux, acide, piquant, salé, astringent, amer. Un repas ayurvédique contiendra (en plus ou moins grande quantité) chacun de ces six goûts. En effet, si l’un d’eux est absent, nous éprouverons une sensation de manque que notre organisme cherchera à compenser. Une envie de café ou de chocolat après le repas signifie que l’on manque d’amertume. En ajoutant quelques feuilles de pissenlit ou d’endive dans le plat principal, on fait naturellement disparaître ces fringales mauvaises pour l’organisme.

Reconnaître les six goûts

Dans notre société, le sens du goût s’est émoussé. Apprendre à reconnaître les six goûts et les intégrer dans notre cuisine nous permettra de manger mieux et moins. Distinguer le doux et le sucré peut permettre de limiter notre consommation de sucre. Un exemple : la vanille est douce mais pas sucrée. Boire son thé avec du lait de riz (doux) nous fera oublier l’envie d’y ajouter un carré de sucre.

Seul l’Ayurveda reconnaît le « goût après digestion ». Le premier goût (celui ressenti sur la langue), aura un effet immédiat mais localisé tandis que le goût après digestion, résultant du mélange avec le feu digestif, aura un effet sur tout l’organisme. Le citron, par exemple, présente un premier goût acide mais un goût post-digestif doux. Le sarrasin est échauffant en post-digestif donc à éviter l’été. Le quinoa, lui, est rafraîchissant en post-digestif donc à éviter l’hiver.

Sensation de satiété

En cuisine ayurvédique, on cuit les aliments à température douce. On peut utiliser les huiles de sésame et d’olive en veillant à ce qu’elles ne soient pas trop chauffées. Mais on préférera toujours ajouter un peu d’huile ou de beurre au moment de servir.

L’usage des aromates – nos herbes aromatiques sont tout à fait adaptées –et des épices prend également toute son importance pour équilibrer les six goûts dans un plat et ainsi éprouver une sensation de satiété. Coriandre en grains ou en feuilles, céleri, poivre, clou de girofle, sauge, graine de moutarde, ciboulette, fenouil… Chaque aromate a ses propriétés sur le plan de la cuisine (sensation de plaisir) comme de la santé (facilitation de la digestion). Par exemple, quelques grains de fenouil broyés dans un plat de lentilles faciliteront le travail de l’intestin pour l’assimilation des légumineuses. Ajouter du curcuma à une soupe apportera à l’organisme une bonne dose d’antioxydants mais permettra également une meilleure conservation des aliments. Le mieux est de faire des essais et de tester ce qui nous procure à la fois une sensation de plaisir, de digestion facile et de satiété. Au final, c’est tout notre corps qui en profite. 

Le rituel de la tasse d’eau chaude

Contrairement à notre habitude de consommer yaourts et laitages le matin, l’Ayurveda recommande un petit-déjeuner frugal pour ne pas alourdir l’organisme. Quelques figues, dattes, abricots secs suffisent ou bien un mélange avocat, banane, citron qui donnera envie de se mettre en mouvement. Pour éveiller sans exciter, bannir le café et préférer une tisane épicée (menthe, cannelle, cardamome, gingembre…).

Ne pas oublier le rituel ayurvédique par excellence : le bol d’eau chaude. Il se prend dès le lever avant tout aliment pour éveiller les canaux subtils (les srotas, que les médecins chinois appellent méridiens). L’eau chaude (avant la tisane dont le corps doit assimiler des principes actifs) nettoie le tube digestif et aide à l’évacuation des toxines. Elle se consomme tout au long de la journée et le soir au coucher ou en fonction des événements car elle permet une évacuation régulière et complète des déchets.

Lire « La tasse d’eau chaude », de Lydia Bosson aux éditions Amyris.

 

 

Claire Liagre avec Mary Weegschaelle


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