Surpoids, anxiété, humeur dépressive, le rôle-clef de la sérotonine

En France, la consommation d’antidépresseurs a été multipliée par sept en vingt ans. Parmi les plus en vogue, ceux que l’on appelle les IRS (Inhibiteurs de la recapture de la sérotonine) dont la fonction est d’éviter la pénurie de cette substance essentielle à l’échange d’informations entre les cellules nerveuses. La médecine naturelle raisonne autrement. Elle a découvert dans la graine d’une plante africaine, le Griffonia simplicifolia – un précurseur de la sérotonine – le 5-htp (5 hydroxy-tryptophane).

 

Le rôle fondamental de la sérotonine

Pour comprendre la fonction de la sérotonine, voici quelques éléments de biologie :

La plupart des cellules vivantes sont rondes – comme un œuf au plat – avec le jaune au centre qui est le noyau.

Du noyau des cellules nerveuses appelées neurones, partent des dendrites un peu comme les branches d'un arbre qui atteignent d’autres cellules voisines. Notre cerveau par exemple est un ensemble de neurones connectés entre eux par ce système.

Les dendrites, semblables à des bras, permettent la communication entre les différents neurones.

Les neurones ne sont pas soudés entre eux. Chacun est séparé de son voisin par un espace très mince. Ils se touchent un peu comme à la manière d’une poignée de mains. Cette dernière partie appelée synapse fait communiquer entre elles les cellules nerveuses en transmettant des messages grâce à des molécules chimiques : les neuromédiateurs. Parmi ceux-ci, la sérotonine est le plus important.

La sérotonine agit à l’image d’un pont entre deux cellules. Un peu à la manière d’un messager, elle prévient et ordonne au cerveau par exemple de retirer la main d’une casserole trop chaude. Mais surtout elle participe à la régulation dans l’organisme de multiples fonctions indispensables : l’humeur, la satiété, le seuil de douleur, et a un rôle majeur dans le sommeil.

À chaque respiration que nous prenons, chaque pensée que nous avons, chaque muscle que nous contractons, nos cellules nerveuses envoient des signaux électriques et chimiques à notre système nerveux si complexe. Sans sérotonine, on imagine aisément que les êtres humains ne pourraient pas vivre

D’après le chercheur Ronald F. Bore de l’université du Missouri, la « sérotonine est la substance la plus impliquée dans l’étymologie et le traitement de divers désordres, particulièrement ceux du système nerveux central, incluant l’anxiété, la dépression, les troubles obsessionnels compulsifs (T.O.C), la schizophrénie, les crises de panique, l’obésité (avec certitude), la souffrance, les crises hypertensives ainsi que certains troubles vasculaires, la migraine, et la nausée ».

Sérotonine et dépression

Une intéressante étude a été conduite à l’université Mc Gill à Montréal au Canada dont le protocole consistait à nourrir des « cobayes » volontaires avec un mélange de tous les acides aminés essentiels, excepté en tryptophane (c’est à partir du tryptophane qu’est fabriquée la sérotonine).

Ce type d’alimentation oblige l’organisme à utiliser des protéines, et tant qu’il a besoin de tryptophane, il le déloge dans le sang ou ailleurs dans les tissus de l’organisme.

En l’espace de 5 heures, la quantité de tryptophane des sujets étudiés avait chuté de 80 %. Les chercheurs ont alors noté une baisse significative du niveau de sérotonine.

Les scientifiques ont mis en évidence que, dans de nombreux cas et particulièrement chez les personnes ayant des antécédents d’épisodes dépressifs, qu’un véritable changement négatif de l’humeur s’opérait.

Il existe donc une corrélation entre l’humeur et le faible niveau de sérotonine, et également entre des taux faibles de tryptophane et la dépression. D’ailleurs les antidépresseurs actuels tels que Prozac, Zoloft, Deroxat… sont appelés « Inhibiteurs de la recapture de la sérotonine » (IRS) car ils économisent la sérotonine et gèrent ainsi la pénurie ! Mais hélas pas les effets secondaires.

 

Douleurs et migraines

Chez les migraineux, les crises débutent souvent lorsque les taux sanguins de sérotonine baissent significativement. Plusieurs tests ont d’ailleurs montré que les drogues qui faisaient baisser le taux de sérotonine induisaient une souffrance migraineuse. En augmentant les taux de sérotonine dans le système nerveux central, les scientifiques ont démontré que l’on pouvait augmenter le seuil de tolérance à la douleur, diminuant ainsi la souffrance et sa perception.

Un autre élément important que les chercheurs ont mis en évidence est le fait que certains médecins prescrivent quelquefois des antidépresseurs dans l’indication de douleurs chroniques parce que ces derniers augmentent le taux de sérotonine au niveau du système nerveux central, soulageant ainsi la douleur chez certains patients ; c’est un traitement supplémentaire dans l’arsenal thérapeutique du traitement de la douleur chronique. Très certainement une grande part des thérapies nouvelles dans ce domaine sera issue de la recherche sur la sérotonine.

Cette zone de recherche est, aujourd’hui, en plein développement et semble promise à un bel avenir, car le soulagement à long terme de la douleur reste une bataille importante pour la médecine. Et la sérotonine jouera incontestablement un rôle capital dans ce domaine.

 

Sérotonine et surpoids

L’idée que la sérotonine peut affecter l’appétit date d’à peine 25 ans. Actuellement, une théorie solidement étayée émerge de plusieurs programmes de recherche qui laisse à penser que lorsque le cerveau concentre plus de sérotonine au niveau de l’hypothalamus, la zone qui régule la satiété et la faim, la satiété augmente et l’on mange moins.

Lorsque l’on augmente le taux de sérotonine dans l’organisme, la sensation de faim diminue et donne l’agréable sentiment d’être rassasié.

En ce qui concerne la régulation de la satiété, la sérotonine est fortement impliquée dans ce processus (c’est-à-dire le fait de diminuer la sensation de faim pour diminuer les apports caloriques). Un exemple concret et frappant pour illustrer ces propos c’est la commercialisation, il y a quelques années, de deux médicaments très efficaces pour réduire la sensation de faim (Isomeride, Sibutral) dans la lutte contre l’obésité (mesurée par l'incice IMC). Ils sont aujourd’hui retirés du marché à cause des effets secondaires dus à leurs molécules chimiques très nocives. Leur mode d’action principal était d’augmenter les taux de sérotonine et de noradrénaline, un autre neuro-médiateur, au niveau du système nerveux.

 

Sérotonine et sommeil

Le sommeil, ainsi que sa qualité sont largement fonction de la production de mélatonine. Cette hormone, qui règle les cycles de sommeil et de veille et qui est sécrétée au cours de la nuit au niveau de la glande pinéale, est produite à partir de la sérotonine qui, elle, est active pendant les périodes d’éveil et prépare le sommeil. Ainsi, un faible taux de sérotonine rend le sommeil plus difficile.

 

Le 5-htp : un précurseur de la sérotonine

Alors ne pourrait-on pas remédier à tous ces maux en prenant par exemple une gélule de sérotonine ?

Hélas non ! Car la sérotonine est détruite au niveau de l’estomac par les sucs gastriques et ne peut pas parvenir jusqu’au système nerveux.

Par contre on peut utiliser une substance, le 5-htp qui en est le précurseur (la sérotonine étant le 5-ht).

 

La graine de Griffonia simplicifolia : du 5-htp 100 % naturel

Les graines d’une plante que l’on trouve en Afrique – le Griffonia simplicifolia – contiennent, à l’état naturel environ 15 % de 5-htp. Là où la chimie propose d’économiser la sérotonine déjà présente dans l’organisme, la présence de son principal précurseur dans la graine de Griffonia permet d’en assurer un réapprovisionnement régulier, immédiatement utilisable par l’organisme.

Il y a ainsi renouvellement de l’apport, mécanisme sans turbulences et plus conforme à la notion d’équilibre ou de rééquilibrage, principe majeur de la médecine holistique.

(en savoir plus sur le griffonia simplicifolia)

 

Mode d’emploi

Il est conseillé d’utiliser le Griffonia à l’état naturel car le 5-htp est fragile et il est préférable de ne pas prendre d’extraits ni d’autres formes altérées par le chauffage ou l’utilisation de solvants.

La prise de vitamine B6 lui confère une efficacité plus grande par un effet de synergie.

La posologie usuelle varie en fonction de l’indication : 2 à 6 gélules de 400 mg de poudre de graines de Griffonia par jour. Pour les troubles digestifs : 1 gélule avant les repas.

  • Patrick Bauplé est docteur en médecine, diplômé en homéopathie, en phytothérapie et en nutrithérapie. Il est membre de la Société de médecine nutritionnelle depuis sa création en juin 1999.

Pour en savoir plus : www.dplantes.com

 

 

 


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