Protéger le consommateur ou le business des officines ?

La cigarette électronique pourrait rejoindre le rayon des substituts nicotiniques vendus uniquement en pharmacie. La profession qui connaît des temps moins fastes du fait de la baisse des ventes de médicaments cherche d’autres débouchés. Et elle se voit bien aussi devenir incontournable sur le marché de l’automédication...

La cigarette électronique va-t-elle bientôt être considérée comme un médicament ? La question vous étonne ? Elle est pourtant sérieuse. Si l’on en croit l’AFIPA, organisation qui regroupe les laboratoires pharmaceutiques présents sur le marché de l’automédication, les pharmaciens sont les mieux placés pour vendre les cigarettes électroniques et le « statut le plus approprié est celui de médicament ». L’argument mis en avant : un cadre réglementaire de ce type est nécessaire pour protéger le consommateur. Et de rappeler qu’aucune évaluation de l’innocuité des e-cigarettes n’a été faite contrairement aux substituts nicotiniques qui sont déjà en pharmacies.

La manœuvre pour récupérer ce produit qui suscite un véritable engouement auprès des fumeurs est grossière, il n’empêche, elle a toutes les chances d’aboutir. Le commerce des drogues, c’est tout de même le fonds de commerce des pharmaciens ! D’ailleurs, un décret récent leur confie la vente des remèdes à base de cannabis – pour être précis, ce sont les molécules cannabinoïdes qui vont pouvoir obtenir une autorisation de mise sur le marché. Une exclusivité justifiée là aussi par le fait qu’ils seraient les seuls à « donner la priorité à la sécurité du consommateur ».


Autres sources de revenus

En cette rentrée les pharmaciens sont gâtés. Ils se sont aussi vu confier la vente d’un test de dépistage des angines. Officiellement pour économiser la visite chez le médecin, ce test permettant de connaître le type d’angine et donc la nécessité ou non d’une prescription d’antibiotiques (nécessaire quand l’angine est d’origine bactérienne et inutile quand elle est d’origine virale).

Le temps d’un décret et voilà les pharmaciens autorisés à poser un diagnostic. Certains ORL soulignent les dangers à se passer ainsi d’un examen clinique (une angine peut cacher d’autres maladies).

Confrontés à une baisse des ventes des médicaments classiques, les pharmaciens cherchent d’autres sources de revenus, notamment du côté de l’automédication. À cet égard, la cigarette électronique avec plus d’un million de consommateurs pourrait arriver à point nommé. Et gageons que si les pharmaciens en obtiennent la commercialisation, les études toxicologiques devraient vite ne plus poser de problème.


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