Où en sont les recherches autour du cancer ?

Afin de vous donner les informations les plus récentes et les plus pointues sur le cancer, mais également pour soutenir les travaux d’un grand nombre d’acteurs liés à la recherche sur cette maladie, nous vous proposons ici une revue de presse sur les dernières études et avancées autour de cette pathologie.

En ce début d’année, j’ai envie, une nouvelle fois, de vous faire profiter des dernières études autour du cancer et des approches naturelles, car tout va très vite dans ce domaine.Cela pour vous montrer qu’avec de la rigueur et un esprit ouvert, il existe de nombreuses pistes sérieuses pour réduire les risques de cancer, ou mieux prendre en charge le patient et sa maladie de façon globale.


Le régime cétogène en cas de cancer peu utilisé en France

J’ai déjà évoqué cette approche diététique dans un précédent article. Nous savons que les cellules cancéreuses se nourrissent préférentiellement de sucres, mais surtout que l’insuline est un des facteurs de croissance essentiels en cas de cancer. Cela explique le lien avec l’obésité (abordé plus loin). C’est aussi une des explications de l’intérêt des diètes et jeûnes, ou autres approches de ce type en cancérologie.

En France, cette diététique est très peu développée. Les services hospitaliers ne s’y intéressent pas encore. En Allemagne, en revanche, elle est bien plus utilisée. Ainsi, le site lanutrition.fr propose l’interview du Pr Ulrike Kämmerer (CHU de Wurtzbourg), à l’origine d’une des premières études cliniques sur cette alimentation chez les malades du cancer. Elle est coauteur du livre « Le régime cétogène contre le cancer », aux éditions Thierry Souccar. Cette spécialiste explique qu’en Allemagne, de nombreux patients suivent ce type de régime car « ce mode d’alimentation spécifique permet réellement d’aider les malades du cancer et d’accompagner leurs traitements médicaux ».

Je vous recommande de lire cet article et, si vous vous sentez concerné, de lire son livre puis d’en parler avec votre médecin. Un régime cétogène est un véritable traitement, et il n’est pas question de le suivre sans conseils et surveillance d’un médecin, dans la mesure où il peut entraîner des carences et qu’il n’est pas simple à organiser au quotidien.

Toutefois, un régime cétogène bien conduit est sans risque. D’ailleurs, il est utilisé depuis des années à l’hôpital, en France, pour soigner les enfants épileptiques. Alors, à quand une utilisation plus large en cancérologie ?

De nouvelles études sont actuellement en cours en Allemagne, mais il faudrait que des études cliniques de plus grande ampleur soient lancées, 
en particulier en France, afin que ce mode d’alimentation puisse se faire admettre largement en cancérologie.



L’obésité serait responsable de 500 000 cancers chaque année dans le monde !

C’est la conclusion d’une étude publiée dans Lancet Oncology par des chercheurs du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), à Lyon. Les raisons sont multiples. La première est le lien avec le sucre et l’insuline, dont je viens de parler plus haut. Il est certain qu’une consommation excessive et régulière de produits sucrés entraîne un excès d’insuline dans le sang, qui aura pour conséquence la stimulation de la croissance des cellules cancéreuses.

J’aime rappeler que, s’il faut réduire les aliments ayant un goût sucré (desserts, bonbons, sodas, céréales en croquettes du petit-déjeuner, sucre ajouté aux aliments…), il est peut-être encore plus important de réduire les excès de féculents et surtout de pain, ainsi que tous les dérivés du blé, car le blé moderne est dans la plupart des cas un sucre aussi rapide que le sucre blanc !

Les auteurs de l’étude indiquent ainsi que 3,6 % des nouveaux cas de cancers chez les plus de 30 ans seraient imputables à l’excès de poids, avec une incidence beaucoup plus importante dans les pays riches que dans les pays pauvres : 64 % des cancers liés au surpoids, selon les auteurs, sont ainsi diagnostiqués en Amérique du Nord et en Europe.

Les femmes sont davantage concernées que les hommes, en particulier dans les pays riches où 8 % des nouveaux cancers seraient dus au surpoids, contre « seulement » 3 % chez les hommes. En dehors du sucre (les femmes sont statistiquement plus fortes consommatrices d’aliments sucrés), la raison de cette prédominance est liée aux hormones.

En effet, la graisse que l’on stocke en cas d’obésité va entraîner une fabrication d’hormones qui va favoriser les cancers hormonodépendants comme celui du sein, devenu le premier cancer en France (50 000 nouveaux cas par an, soit un tiers de tous les cancers diagnostiqués chez les femmes).

Enfin, certains cancers sont plus fréquents en cas de surpoids, car ils sont directement liés à la qualité de l’alimentation. Ce sont en particulier ceux de l’œsophage, du côlon, du rein, du pancréas et de la vésicule biliaire. 

De plus, les cancers diagnostiqués chez une personne obèse sont souvent plus graves. À cause de l’insuline, ils sont généralement plus agressifs et les complications sont aussi plus fréquentes du fait d’un surpoids.

Toutes ces données statistiques et empiriques nous montrent bien qu’il est primordial, si ce n’est vital, de lutter énergiquement contre la prise de poids.

Intolérance au lactose et cancer

Cette étude 1 peut paraître assez étonnante. Pourtant, elle ne me surprend pas : les personnes intolérantes au lactose auraient moins de risques de déclencher certains types de cancers.

Évidemment, il n’y a pas de lien direct entre cette intolérance et le cancer. En fait, les personnes intolérantes sont moins à risque car elles ne consomment pas de laitages. Les auteurs de cette étude suédoise sont d’ailleurs formels : les intolérants au lactose auraient un risque plus faible de cancers du poumon, du sein et des ovaires !

Dans cette conclusion, ce qui est surprenant, c’est l’absence du cancer de la prostate, car il est largement prouvé que les gros buveurs de lait ont deux fois plus de risque d’en développer un.

En revanche, il faut noter dans ces résultats la présence du cancer du poumon qui est pourtant avant tout lié à la consommation de tabac. Mais là encore, il est prouvé depuis longtemps que l’alimentation peut réduire de 30 % le risque de cancer chez le fumeur. 

Je vous laisse en tirer les conclusions qui s’imposent.



Les noix pour la prévention du cancer de la prostate

Puisque j’évoquais ci-dessus les liens entre lait et cancer de la prostate, voici une autre étude 2 qui apporte des pistes complémentaires dans la prévention de ce cancer si fréquent chez l’homme d’âge mûr (55 000 cas par an en France sur les 200 000 cancers diagnostiqués dans la population masculine en 2012).

De nombreuses études ont déjà montré le rôle protecteur de certains aliments sur la prostate, comme la sauce tomate ou les brocolis. De même, la qualité des graisses consommées est importante puisque l’excès de graisse trans ou un mauvais rapport oméga 3/oméga 6 vont augmenter significativement les risques. Cette nouvelle étude américaine montre qu’un régime riche en noix ou huile de noix permet de ralentir la croissance du cancer de la prostate. Cela veut dire que l’alimentation n’est pas seulement un moyen de prévention, mais aussi une façon de soigner la maladie ou tout au moins, de ralentir sa progression.

Il y a, d’après les auteurs, plusieurs raisons à l’efficacité des noix. D’abord, l’apport en acides gras essentiels, mais aussi une action favorable sur certains facteurs de croissance comme l’IGF-1 qu’on retrouve dans le lait de vache et qui augmente le risque de cancer. À la lecture de ces études, il semble évident que tout est lié et que toutes se recoupent entre elles.


La vitamine D prouve une nouvelle fois son rôle anticancéreux

De nombreuses études observationnelles ont évoqué un lien entre les faibles concentrations sériques de vitamine D et l’augmentation de la mortalité toutes causes confondues, en particulier par cancer.

Une étude danoise 3 vient apporter une preuve supplémentaire. Elle confirme qu’un faible taux de vitamine D (seuil retenu : 20 nmol/l) est associé à une augmentation de 30 % de la mortalité toutes causes confondues et d’environ 40 % de la mortalité par cancer.

À la lecture de cette étude, on comprend­ mal pourquoi la France a décidé de ne plus rembourser le dosage sanguin de la vitamine D. La prévention est vraiment le parent pauvre de notre système de santé, et c’est bien triste !

J’espère que toutes ces données, issues directement des laboratoires de recherche, vous permettront de prendre des bonnes résolutions en 2015 afin de réduire vos risques de maladies, et en particulier de cancer.

Et surtout, n’oubliez pas que personne n’est mieux placé que vous pour comprendre ce qui est bon pour votre corps, alors écoutez-le et bichonnez-le toute l’année !

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Une grande première pour les dockers

C’est une décision historique qui pourrait s’appliquer à un grand nombre. Le 5 décembre 2014, le Tribunal des affaires de sécurité sociale (Tass) de Nantes a reconnu que le cancer du rein, dont est mort un docker de Nantes, était bien une maladie professionnelle due à des expositions prolongées à des produits cancérogènes. Ce jugement pourrait avoir une portée dépassant nos frontières, selon les parties civiles. La Sécu (CPAM) de Loire-Atlantique et le Groupement docks services (groupement des entreprises de manutention sur le port de Nantes) ont un mois pour faire appel de cette décision, qui pourrait faire tache d’huile et s’appliquer à des dizaines d’autres dockers et ex-dockers de Loire-Atlantique, actuellement malades.




1. British Journal of Cancer, octobre 2014
2. Kim H, Yokoyama W, Davis PA. TRAMP Prostate Tumor Growth Is Slowed by Walnut Diets Through Altered IGF-1 Levels, Energy Pathways, and Cholesterol Metabolism. J Med Food. 2014 Oct 29.
3. Afzal S et coll. : Genetically low vitamin D concentrations and increased mortality : mendelian randomisation analysis in three large cohorts. BMJ 2014 ; 349 : g6330.

 


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