Vous avez dit hormonodépendants ?

Le cancer est parfois favorisé par un excès d’hormones. La présence accrue de substances comparables dans notre environnement favorise ce phénomène complexe. Explications.

Les deux cancers les plus fréquents sont ceux du sein et de la prostate. Ce n’est certainement pas un hasard si ce sont des cancers hormonodépendants et cela montre à quel point la question des hormones est essentielle afin de prévenir ou guérir un cancer. Les autres cancers qui ont des liens étroits avec les hormones sont surtout le cancer de l’utérus (mais pas celui du col), de l’ovaire, du testicule, de la thyroïde et quelques-uns plus rares comme ceux de la surrénale ou de l’hypophyse. Celui du pancréas n’est pas hormono-dépendant.

Les cancers de la prostate et du sein impliquent des hormones qui font partie de la même chaîne métabolique. En effet, les hormones qui favorisent le cancer du sein sont les œstrogènes et la progestérone, et le cancer de la prostate a un lien avec la testostérone et les œstrogènes. Or ces hormones sont toutes trois dérivées du cholestérol et d’une hormone centrale, la prégnénolone.

Mais surtout, on trouve énormément de molécules dans la nature et dans l’industrie chimique qui sont des « œstrogènes-like » ou « xéno-œstrogènes », c’est-à-dire des molécules qui ressemblent aux œstrogènes et qui, une fois dans notre corps, miment leur action. On parle aussi de perturbateurs endocriniens. À force d’être entourés quotidiennement de ces molécules étrangères, nos organes hormonodépendants, et surtout les seins et la prostate, sont hyperstimulés, ce qui finit par favoriser l’apparition de tumeurs.

 

Polluants hormonaux

Les pesticides qui se retrouvent dans notre assiette sont sans aucun doute la principale source environnementale de xéno-œstrogènes. Un certain nombre de molécules chimiques ont également cet effet : on a beaucoup parlé du bisphénol  A qui se trouve dans de nombreux emballages alimentaires, mais il faut citer aussi les phtalates (dans les matières plastiques), les PCB (dans les eaux de rivière et certains poissons), le DDT ou les retardateurs de flamme (dans certains matelas ou nos ordinateurs). Enfin les parabènes, des conservateurs utilisés surtout dans les cosmétiques, savons et shampooings.

Vous comprenez donc que, dans notre monde moderne, nous sommes en contact quotidien avec ces polluants perturbateurs endocriniens qui agissent sur des glandes comme le sein ou la prostate. À cela, il faut ajouter la pilule, que l’administration américaine a depuis longtemps classée dans les produits cancérogènes, et le traitement hormonal de la ménopause dont on sait qu’après dix ans d’utilisation, il augmente le risque de cancer du sein.

Pour atténuer ces risques, mieux vaut adopter certains principes au quotidien :

  • Éliminer les cosmétiques qui contiennent des parabènes.
  • Limiter les aliments riches en pesticides en les choisissant bio, au moins pour les huiles, les œufs et les laitages et en lavant les fruits et légumes.
  • En attendant que son interdiction prenne effet, éliminer le bisphénol  A en choisissant des conserves en verre ou des surgelés.
  • Se renseigner sur la qualité des matelas pour éviter la présence de retardateurs de flamme.
  • Réduire au maximum la prise de pilule ou de traitement hormonal de la ménopause.

Mais la première façon de réduire la pression hormonale sur les glandes reste la lutte contre l’obésité. En effet, après les ovaires et les testicules, la première source d’hormones est notre tissu graisseux. Les adipocytes fabriquent des hormones et surtout des œstrogènes. C’est pour cela que les personnes en surpoids important développent plus de cancers que les personnes minces : elles fabriquent trop d’hormones et stimulent beaucoup plus leurs organes hormonodépendants.

Ainsi, les moyens de prévention des principaux cancers hormonodépendants passent en particulier par une bonne hygiène de vie, une alimentation saine et équilibrée, un bon contrôle du poids, sans oublier l’exercice physique… toujours indispensable.


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