Arômes alimentaires : des allergènes plein l’assiette

Les industriels de l’alimentation emploient aujourd’hui des milliers d’additifs alimentaires différents pour aromatiser leurs produits et les rendre plus appétants. De nombreux scientifiques admettent aujourd’hui que leurs pratiques sont une des raisons du développement exponentiel des allergies.


Les Européens engloutissent chaque année 170 000 tonnes d’arômes industriels. Si l’on ajoute à ce chiffre, déjà ahurissant, les 95 000 tonnes de glutamate (l’exhausteur de goût le plus répandu) qu’ils ingèrent chaque année et les différents agents de filtration, d’enrobage, de lavage, les antimoussants, stabilisateurs de couleur, antiagglomérants, humectants, solvants, floculants… que l’on trouve à longueur de rayons dans les hypermarchés, on a sans doute compris pourquoi on assiste, depuis quelques années à une explosion des allergies.
L’OMS estime qu’environ 15 % de la population européenne souffre d’allergies directement causées par les additifs alimentaires. Et selon une étude réalisée par l’hôpital pour enfants Hauner de Munich, 42 % des enfants seraient des allergiques « sains », dont la pathologie ne s’est pas encore déclarée. Le pire est donc encore à venir…

Des copeaux de bois pour le goût fraise… ou vanille

Le recours aux arômes chimiques est maintenant quasi-systématique dans les denrées alimentaires vendues couramment. Pourquoi ? Parce que la nature fournit des « produits » trop aléatoires… L’industrie alimentaire a donc choisi de pallier artificiellement à ses « déficiences » tout en dissimulant habilement ses manipulations. Ainsi, lorsque sur un yaourt à la fraise on peut lire « arôme naturel », il ne faut pas comprendre que les arômes sont extraits de la fraise. Ils sont en fait extraits d’une pâte obtenue après le mélange de copeaux d’un bois australien, d’eau, d’alcool et de quelques ingrédients secrets. Avec une recette légèrement modifiée de cette pâte, il est possible d’obtenir de l’arôme de framboise, de cacao, de chocolat ou de vanille. L’origine naturelle est incontestable, puisqu’il s’agit de bois… Quant aux morceaux de fruits, ils peuvent être remplacés par de la gélatine imitant leur consistance ou bien être intervertis et l’on se retrouve ainsi à manger de la pêche alors que l’étiquette indique de l’abricot.
Cette falsification du goût des aliments n’est pas sans conséquence pour notre santé. Car, même si les industriels garantissent l’innocuité des additifs qu’ils emploient, ils ne disposent généralement d’aucune base scientifique pour le faire (tester 20 000 additifs coûterait trop cher et prendrait trop de temps). Quant aux interactions entre ces différents produits chimiques, elles ne sont jamais étudiées.

Un casse-tête pour les allergologues

Pour les allergologues, comme pour leurs patients, l’inflation permanente du nombre d’additifs alimentaires devient un véritable casse-tête car les additifs sont partout et peuvent être cachés là où on les attend le moins. Ainsi, il est possible de retrouver des traces de protéines de lait dans de la liqueur à la noix de coco, des peptides de gluten dans les caramels, les corn-flakes ou les bonbons, des traces de noisettes dans un gâteau au citron. Comment deviner que si une barre chocolatée provoque une réaction brutale chez une personne allergique au poisson, c’est parce que les œufs qui ont servi à sa fabrication proviennent de poules nourries avec des farines de poissons ?


Plus grave encore, sous couvert de protection des secrets de fabrication, on dissimule systématiquement aux médecins et allergologues la composition exacte des aliments et on ne répond pas à leurs demandes de renseignements.
Ce méli-mélo de saveurs, savamment occulté sur les étiquettes, représente désormais un grave danger pour la santé humaine en général et pour les personnes allergiques en particulier. Il est temps d’y mettre fin.

À lire : « Arômes dans notre assiette : la grande manipulation » de Hans-Ulrich Grimm - Éd. Terre Vivante • 189 p. 18,50 euros

 


En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Principes de santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé